Sur la transpositions de dispositions européennes

jbJe vous épargnerai un nouvel exposé sur les travers de la transposition des dispositions européennes en droit français. Le parcours de ce texte montre assez combien la fabrique législative bruxelloise va contre les intérêts de notre peuple, et notre conception du droit comme de la Nation. Qu’entre nous soit dit, il est assez évident que ce processus est inconvenant, inefficace et dangereux. Il est complétement à regretter que le gouvernement propose la procédure accélérée sur ce genre de textes : mais nous arriverions alors à un autre débat, à savoir la toute-puissance de la république des partis au sein de l’assemblée nationale.

Nous devons aller vers toujours plus de contrôle de la marchandisation de la terre, des semences, et de la culture que le cosmopolitisme essaye de nous imposer. A ce titre, faire passer ce genre de texte et négocier le TAFTA dans le dos des peuples en même temps relève de la mauvaise foi législative. Il n’est jamais fait référence à ces négociations dans nos débats et les explications des textes qui nous sont présentés. Qu’est le TAFTA ? Concrètement, il s’agit de mettre en place une gigantesque zone de libre-échange correspondant à un marché de plus de 800 millions de consommateur. Comment pouvez vous nous laisser croire que cela n’aura aucun impact sur le protection du vivant ?

Quand on voit que l’Article L533-6 du code de l’environnement revient à laisser une institution supra-nationale décider des mises en vente dans notre pays, on voit que la santé des Français n’est que peu défendue. Si l’on reste d’ailleurs sur l’article 18 du texte, se pose la question de l’autorité de notre territoire : est-ce à des technocrates parisiens ou bruxellois de décider de la mise en culture d’une partie de la France, ou bien au pays réel, au peuple, qui lui connait ses paysages et sa nature ?

Nous en revenons aux mêmes questions politiques, qui provoquèrent, par exemple la crise des Bonnets Rouges, et d’autres problématiques prouvant que la France est une Nation forte de ses Provinces et des organes indépendants de sa Nation. En des temps moins obscurs que les Nôtres, aucune puissance décisionnaire n’aurait pu imposer depuis la capitale des bouleversements agricoles ou culturels sans convocation des parlements locaux. Mais le cosmopolitisme gagne toujours à s’allier au jacobinisme.

A l’inverse, il faudrait aujourd’hui, communiquer nos décisions, pour avis, à la Commission Européenne. C’est de la politique hors-sol contre les patries charnelles. C’est la victoire des experts sur les paysans. L’apothéose des marchands contre les producteurs. Et ce n’est pas un referendum électronique qui viendra améliorer cette situation. La politique n’est pas soluble dans les consultations informatiques.

Nous touchons donc bien là à un affrontement politique qui marquera le XXI ème siècle : l’affrontement entre les tenants du capitalisme néolibéral, prêts supprimer l’ensemble des médiations qui constituent le cadre de vie des sociétés humaines : la Nation, la famille, la terre, la parcelle, la tradition, et les passionnés de l’enracinement, qui ne cesseront de rappeler que les principes ne sont pas des valeurs, éternellement négociables ou modifiables.

Je regrette que le gouvernement n’en profite pas pour aborder la question essentielle des semences. Les semences sont aujourd’hui mises en danger par des appétits privés qui voudraient breveter l’ensemble du vivant. Or les semenciers français sont représentés par le même organisme selon qu’il fasse de la culture biologique ou qu’ils travaillent pour Monsanto…c’est inacceptable !

Un mot d’ailleurs sur la culture des OGM. Il est indiqué dans de nombreux rapports que Le MON810, seul OGM actuellement autorisé dans l’UE, est cultivé dans trois États: 110.000 hectares en Espagne, 9.000 au Portugal et 3.000 en République tchèque. Or le Haut-Commissariat Des Biotechnologies indique clairement dans son avis du 23 juin 2015 qu’une série de risques est avérée au sujet de ces OGM. J’entends bien que votre projet dispose d’éléments permettant d’éviter certaines pollutions de notre espace agricole. Mais comment la France peut-elle laisser, dans une Europe se développer ce type de risques majeurs dans une Europe dont elle voudrait être pionnière ?

Il est important que les dirigeants politiques français acceptent cette écologie concrète, locale, qui ne s’embarrasse pas de consortiums internationaux pour reconnaître les bienfaits d’un retour au respect des cycles de la nature et du savoir-faire des paysans. Je ne résiste pas à l’envie de vous citer mon compatriote provençal Jean Giono, dans sa lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix : « La monnaie donne à l’État la force des droits sur votre vie. Mais c’est vous qui donnez la force à la monnaie ; en acceptant de vous en servir. Or, vous êtes humainement libre de ne pas vous en servir : votre travail produit tout ce qui est directement nécessaire à la vie. Vous pouvez manger sans monnaie, être à l’abri sans monnaie, assurer tous les avenirs sans monnaie, continuer la civilisation de l’homme sans monnaie »

Ce que Giono nous dit là, c’est l’exact inverse de ce que proposent les gouvernements successifs au monde agricole. En France, on entend : soumettez-vous aux normes internationales, aux accords de Doha ou de Dubaï, convainquez-vous que Bruxelles connaît mieux vos vignes que vous, que les commissaires savent entretenir vos haies.

Et bien, il faudra que l’Etat et la loi déguerpissent un jour de ces sphères qu’il n’entend pas, qu’il ne comprend pas, et qu’au final, il détruit ! On n’a jamais vu un énarque produire un bon Chateauneuf, on en a vu par contre ne pas savoir les déguster !

Je ne voterai cependant pas contre ce texte, qui a bien des endroits donne quelques espoirs de prise de conscience du monde qui nous entoure, comme un ordre qu’il faut cesser de blesser. Nous n’allons jamais à l’abîme pour des raisons très originales : l’orgueil législatif, les pulsions diverses, les passions tristes, les violences faites à l’ordre. Espérons que nous finissions par sortir des matrices institutionnelles qui nous y conduisent systématiquement.

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